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VicPD : un fonds supplémentaire pour escorter les agents municipaux dans les parcs

19 février 2021 | François Macone

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Selon Shannon Perkins, gestionnaire des services des règlements de la capitale, les agents municipaux ne pénètrent plus dans 4 parcs sans présence policière. Photo : Radio Victoria.

Le conseil municipal de Victoria a approuvé hier le renouvellement jusqu’au 31 mars d’un fonds spécial supplémentaire de 75 960 dollars au budget de la police de Victoria et d’Esquimalt (VicPD).

Selon le chef de la police, Del Manak, ce fonds assure une présence policière régulière dans les campements de tentes, permettant le déploiement d’une patrouille de deux officiers chaque journée de la semaine durant quatre heures. 

Cette patrouille assure aussi la sécurité des officiers municipaux, qui refusent désormais de rentrer dans plusieurs campements de la ville sans présence policière, suite à des menaces et des intimidations.

«Nous n’allons pas mettre nos employés en danger […]. Nous croyons que le soutien de la police est vital pour que le règlement puisse faire son travail», a déclaré Jocelyn Jenkyns, la directrice générale des services de la ville.

Shannon Perkins, gestionnaire des services des règlements, a confirmé que les agents ne pénétraient plus dans quatre parcs sans présence policière, mais déclare que les agents municipaux évaluent la situation quotidiennement : « si nous pouvons y assister sans police, nous le faisons. Mais cela a été une préoccupation constante, car le nombre d’abris a augmenté dans les parcs ».

Elle a expliqué par ailleurs qu’ il y a un «effet en cascade» sur les autres membres du personnel des parcs ou des services des travaux publics qui comptent sur la présence d’agents des règlements.

Le chef Del Manak a assuré devant les élus que cette patrouille ne pouvait pas être financée par le budget existant de VicPD (58 M$ en 2020), et a sollicité le renouvellement de ce fond spécial approuvé en octobre dernier.

Selon lui, le niveau de violence dans les parcs de la ville compromet la sécurité des agents. Il a cité en exemple un incident survenu jeudi matin à Cecelia Ravine Park, dans le quartier de Burnside Gorge, où deux agents du règlement ont été menacés avec une pelle et ont dû se réfugier dans leur véhicule en attendant l’intervention des services de police. 

Il a aussi expliqué que mercredi, les agents avaient saisi une batte de baseball avec des clous et des lames de rasoir attachés à une tente abandonnée dans un campement à côté du parc Royal Athletic , avant d’interpeller les élus : «Que vaut une vie pour vous? Et si un employé de la ville est blessé et gravement agressé? »

Si les élus ont approuvé cette demande par huit votes contre un, certains s’interrogent sur l’efficacité relative d’un tel déploiement, comme la conseillère Sarah Potts, qui invitent ses homologues à « considérer ceux qui ne disposent pas de ressources”, et à s’interroger sur “pourquoi cela se produit et quelles sont les alternatives. »

Le conseiller Ben Isitt, qui a été le seul à voter contre la proposition, a expliqué que ceux qui vivent dans les parcs de la ville ont besoin de plus de services et de soutiens sociaux plutôt que d’une plus grande présence policière. 

Cette discussion prenait place dans le contexte tendu d’approbation du budget 2021 du service de police de Victoria et d’Esquimalt. 

Avec plus de 60 millions de dollars, soit une augmentation de 1,5% par rapport à l’an passé, plusieurs élus avaient demandé au conseil d’administration de la police de Victoria et d’Esquimalt de retoucher leur demande budgétaire 2021, en prenant notamment en compte les montants économisés en 2020 résultant de la baisse de l’activité nocturne, du nombre d’événements et de festivités, et à la limitation des manifestations publiques.

La province et la ville ont renouvelé leur promesse de loger l’ensemble des sans abris de la capitale d’ici l’échéance de cette mesure, le 31 mars prochain. Victoria devrait alors rétablir l’application de ses règlements dans les parcs, qui interdisent d’y camper en journée.

Toutefois, la conseillère Marianne Alto envisage que certaines personnes sont susceptibles de camper dans des parcs après cette date et s’inquiète des conséquences auprès du personnel municipal. 

Des craintes partagées par Mme Jenkins, qui s’attend à ce que le rétablissement des règlements engendre plus de travail pour ses services.

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