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« Féministe malgré elle », La Bolduc, vue par François Bouvier

15 juillet 2021 | Pierre Chauvin

Photo tirée du film La Bolduc. Photo : Films Séville

Québec, années 20 : suite à une maladie qui empêche son mari de travailler, Mary Travers doit subvenir aux besoins de sa famille.

La mère de famille se retrouve à chanter devant des salles de plus en plus grandes, toujours pleines.

Et par ces actes qui peuvent sembler anodins, travailler et prendre la parole, Mary Travers devient une féministe malgré elle.

« L’homme, le mâle, c’est lui qui amenait l’argent à la maison, les femmes ne travaillaient pas (à l’époque) », explique François Bouvier, réalisateur du film.

En effet, ce n’est que quelques mois avant la mort de La Bolduc que les femmes obtiennent le droit de vote au Québec, en 1940. Le Québec de l’époque est une société extrêmement patriarcale, contrôlée par l’Église catholique.

La Bolduc est présentée aux soirées Ciné Franco le mercredi 21 juillet. En anticipation de la projection, François Bouvier a accordé une entrevue à Radio Victoria sur ce film qui relate la vie aytpique d’une des grandes femmes du Québec.

« Elle était la première auteure-compositrice-interprète de langue française au Québec, note François Bouvier. C’est une femme qui a pris la parole, une blogueuse avant son temps parce qu’elle parlait de l’actualité, de son monde à elle, de ce qui se déroulait autant dans l’actualité que dans sa communauté. »

Car en prenant la parole, Mary Travers devient une précurseure, et ce malgré ses valeurs personnelles très conservatrices.

« Elle était quand même sous l’emprise de ce qui a été la religion catholique à l’époque, mais elle était féministe sans le savoir et malgré elle », explique François Bouvier.

Le réalisateur a même imaginé, dans son film, une rencontre entre La Bolduc et Thérèse Casgrain, porte-parole féministe de l’époque, où celle-ci félicite La Bolduc pour les avancées auxquelles elle a contribué.

« La Bolduc ne se targuait pas de cette prérogative-là, c’est une dame qui est devenue ce qu’elle est devenue par nécessité, confie François Bouvier « Je disais toujours : “On ne fait pas un film sur une chanteuse qui était mère de famille, mais on fait un film sur une mère de famille qui était chanteuse.” »

Et même si c’est la nécessité qui a poussé Mary Travers à devenir La Bolduc, elle aimait chanter, ce que l’actrice Debbie Lynch-White transmet de façon magnifique dans le film.

La Bolduc sera projeté le 21 juillet prochain à La Plaza Franco, pour plus d’informations : radiovictoria.ca/cine.

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