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Transport public : Une offre insuffisante et disparate

3 juillet 2020 | François Macone

Cette semaine, les élus du Capital Regional District (CRD), une institution régionale qui représentent les 13 municipalités du Grand Victoria, ont demandé au gouvernement provincial et au gouvernement fédéral de financer rapidement et de manière significative le développement du transport public.

Ned Taylor, directeur au CRD et conseiller municipal de Saanich est notre invité cette semaine : il pointe une offre de transport insuffisante et inégale, ainsi que des carences dans la lisibilité et la fréquence de la desserte régionale.

La faiblesse de l’infrastructure du réseau de transport public est aussi amplifiée par la croissance rapide de la population dans le sud de l’île de Vancouver, dont les villes enregistrent parmi les plus forts taux de croissance démographique en Colombie britannique.

Les municipalités de la rive ouest, comme Colwood et Langford, absorbent près de 40 % de la construction de logement neuf dans la région. Colwood compte 2000 nouveaux habitants chaque année depuis 2017.

Alors que les principaux centres d’affaires, de commerces et de services demeurent dans la capitale, à Victoria, nous assistons à une augmentation constante du trafic routier sur les axes périphériques, générant embouteillage et pollution : selon le CRD, le trafic routier est responsable de plus de 50 % des émissions de gaz à effet de serre dans la région du Grand Victoria.

Des initiatives isolées, dont la portée régionale manque de pertinence

Il existe pourtant des plans et des initiatives, souvent issus des municipalités, mais dont l’ensemble, au niveau régional, manque de liant et de pertinence.

Par exemple, si Victoria demeure, et de très loin, la championne nationale du transport actif, avec 16 % de ses résidents qui se déplacent à pied ou à vélo, elle déplore en revanche un taux d’utilisation du transport en commun par habitant anormalement faible — autour de 11 % — en comparaison avec d’autres villes de taille similaire.

La municipalité de Victoria a récemment renouvelé son souhait de porter cette proportion à 30 % d’ici 2040. Elle n’a pas pour autant précisé les modalités ou les contours d’un plan pour y parvenir.

Par ailleurs, on sait que seulement 6 % des résidents des zones nord et ouest de la péninsule qui travaillent à Victoria s’y rendent en bus.

Raisonner en tant qu’agglomération urbaine, ou le plan de la province.

Le transport public est une compétence provinciale. Aussi, début 2019, la Colombie-Britannique a lancé une vaste étude sur le déplacement et le transport.

Baptisé, Provincial South Island Transportation Plan, elle est née de la reconnaissance du fait que l’ile de Vancouver a besoin d’une autorité centrale de transport pour travailler en collaboration avec les agences, les organisations et les gouvernements, afin d’organiser le transport de manière efficace et efficiente.

Cette étude est toujours en cours, et très peu d’éléments ont jusqu’alors étaient rendu public. Il faudra certainement attendre, selon les autorités provinciales, le début de l’année 2021 pour en savoir plus.

Des solutions de transport alternatif : Par train et voie maritime ?

En attendant, et face à l’urgence, des idées émergent. Le projet de réhabilitation de tout ou partie du couloir ferroviaire de l’île de Vancouver, porté par l’association Island Rail Corridor, éveille les intérêts et nourrit les controverses.

Les 13 Premières Nations dont les territoires sont traversés par le rail ont été les premières à voir dans cette infrastructure existante un potentiel. Construit à la fin du 19e siècle, le chemin de fer est tombé en désuétude depuis 2011.

En le réhabilitant, les six petites gares entre Victoria et Langford pourraient servir un projet de connecteur tran-surbain dans la région du Grand Victoria, et devenir notre mini Sky train.

Il est aussi possible d’envisager la création d’un train inter-cités, permettant le désenclavement des villes du centre et du nord de l’île tout en favorisant la réduction du trafic de fret routier sur la trans-canada.

Mais ici aussi il y a urgence : las d’attendre, certaines Premières Nations demandent le retour des terres occupées par un chemin de fer inutilisé.

Initiée en 2015, la poursuite intentée par la Première nation Snaw-Naw-As  déclarait que les 1,3 kilomètres de terrain avaient été enlevés à tort pour construire le chemin de fer et ne sont plus utilisés à cette fin.

La cour suprême de la Colombie-Britannique a rejeté hier la demande au motif que la Island Corridor Foundation tentait de rétablir un service ferroviaire voyageurs et que le chemin de fer n’avait jamais été abandonné.

Autre idée, par bateau : la municipalité de Colwood a lancé cette semaine le début de la phase de développement du site de Royal bay, qui aura à terme un terminal portuaire pour un ferry passager de 300 places.

Les études de faisabilité font entrevoir la possibilité de désenclaver les villes de la riveouest, avec des rotations toutes les 20 ou 40 minutes, et une desserte triangulaire reliant Colwood, Esquimalt et le centre-ville de Victoria, mais à un coût de 42 millions de dollars.

BC ferry et BC Transit y voient un intérêt et annoncent même un hypothétique prix du ticket arrimé sur celui du bus. De nouvelles études sont en cours, notamment des études d’impacts environnementales, mais ce projet séduit de plus en plus.

Bonne écoute.

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