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L'équipe du Comité FrancoQueer de l'Ouest. (Crédit : site web Comité FrancoQueer de l'Ouest)

Où en est la lutte queer en 2025 ?

3 juin 2025 | Radio Victoria

Nous nous sommes entretenus avec Martin Bouchard, directeur général du Comité FrancoQueer de l’Ouest (CQFO), afin d’en apprendre plus sur la mission de l’organisme et la lutte queer.

D’abord, il est important de définir clairement le terme queer, un concept en constante évolution. Le CQFO utilise l’acronyme 2SLGBTQIA+, qui représente un éventail d’identités, et l’identité queer se trouve souvent aux intersections de plusieurs identités.

« À l’époque, les gens queer, c’était les gens qui étaient marginaux ou les gens qui étaient un peu différents des autres. Il y a beaucoup de gens aussi de nos jours qui se disent queer parce qu’[ils/elles/iels] ne se retrouvent pas dans la majorité, que ce soit sexuelle, de genre ou autre. Je pense que c’est important d’utiliser un acronyme qui est le plus large possible », explique le directeur général du CQFO.

La mission du CQFO

Selon Martin Bouchard, la mission principale du Comité FrancoQueer de l’Ouest est de représenter la communauté queer dans les espaces publiques et les rencontres ainsi que d’informer et sensibiliser la communauté sur celle-ci.

« On mène le dialogue sur les enjeux d’identités sexuelles et de genre. On est la ressource connexe 2SLGBTQIA+ dans l’Ouest. Le siège social est à Edmonton, en Alberta. »

Le comité né grâce au mouvement jeunesse de représentation queer ; quelques jeunes ont formé un comité, qui est officiellement devenu un organisme en 2019.

Le CQFO fait de la sensibilisation aux enjeux queer dans les écoles et plus largement auprès de la communauté francophone. Il est présent dans toutes les provinces de l’Ouest en partant de Manitoba, incluant les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

Ses projets

Le comité a aussi une partie financement par projets, c’est-à-dire qu’il créé et participe à des projets dans lesquels il essaie de faire avancer des choses.

Notons par exemple le projet Trans-Équité, qui vise à sensibiliser les prestataires de santé francophones aux identités trans non-binaires.

Il y a aussi Impact, qui vise à former des jeunes et moins jeunes à la gouvernance pour qu’[ils/elles/iels] puissent rejoindre des conseils d’administration et changer des politiques de l’intérieur, puisqu’il n’y a pas toujours de représentation francoqueer  dans les organisations et les compagnies francophones de l’Ouest, commente Martin Bouchard, directeur du Comité FrancoQueer de l’Ouest.

La lutte queer

Maintenant que nous avons établi quelle est la mission du CQFO, parlons de lutte queer. Bien que l’on retrouve le mot « queer », la communauté 2SLGBTQIA+ a besoin d’allié.e.s qui ne s’identifient pas comme tel afin de sensibiliser la population et faire changer les choses. On peut comparer ceci avec la lutte féministe, qui a autant besoin d’hommes que de femmes.

Le principal défi actuellement, selon le comité, concerne la représentation trans non-binaires. Il y a beaucoup de discriminations envers ces personnes, de mécompréhension, des discours anti-trans. D’après le groupe Gris-Montréal, qui interroge les jeunes à chaque année depuis 2021, l’acceptation sociale du « fait queer » diminue de manière drastique.

Dans une optique plus positive, il y a quand même eu des avancées concernant les droits des personnes qui s’identifient comme queer.

« Récemment, on a fait un projet avec la Société canadienne du sang », mentionne le directeur général du CQFO. Avant, il y avait vraiment des restrictions très sévères sur les personnes queer. Maintenant, ils ont un peu adouci leurs règles ; les personnes trans non-binaires peuvent donner du sang. Ce n’est pas encore parfait, il y encore un peu de discrimination qui demeure, mais on sent que les grandes organisations en santé sont ouvertes. Il y a beaucoup de petites victoires. Sinon, du côté des grandes victoires, c’est vraiment le mariage pour tous. »

Ce dernier commente que « les droits qu’on pensait acquis ne sont jamais vraiment tout à fait acquis. Cela dit, l’arrivée des libéraux en 2015 avec Justin Trudeau, ça a été un gouvernement très pro 2SLGBTQIA+. Il y a eu beaucoup d’argent qui a été investi auprès des organisations comme la nôtre, donc ça a permis que des groupes un peu partout au Canada se forment et deviennent plus stables pour mener le combat. »

La force du nombre

Enfin, la lutte queer contribue à la lutte contre les préjugés et les discriminations, incluant celles qui ne sont pas liées au genre, dans une optique d’intersectionnalité. Par exemple, il peut y avoir des gens qui sont à la fois racisés et queers.

« Si on veut combattre la discrimination queer, on peut aussi essayer de combattre d’autres discriminations qui font partie d’autres intersections, que ce soit religieuse, de race, de croyance, etc. Je pense que si on se met tous ensemble pour réduire la discrimination, au bout du compte, tout le monde est gagnant », conclut Martin Bouchard, directeur général du Comité FrancoQueer de l’Ouest.

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