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« Nous devons dépasser la paresse que nous montrons aujourd’hui » : entretien avec Amin Maalouf

23 octobre 2020 | Radio Victoria

Amin Maalouf sera présent virtuellement au Festival des écrivains de Vancouver pour présenter son dernier livre, Le Naufrage des civilisations (Adrift en anglais). Photo : Vancouver Writers Fest.

Quelques mois avant le début de la pandémie, il tirait la sonnette d’alarme dans son essai Le naufrage des civilisations sur l’accumulation des crises entre les peuples et de l’urgence climatique.

« Nous devons être beaucoup plus inventifs pour imaginer un monde différent, pour imaginer un fonctionnement différent de nos sociétés, de nos démocraties », explique Amin Maalouf en entrevue à Radio Victoria.

L’écrivain, essayiste, et journaliste, dont les œuvres ont été traduites dans plus de 40 langues, sera au festival des écrivains de Vancouver ce 25 octobre pour présenter Naufrage.

C’est un titre qui peut faire peur, mais dans cet essai, l’écrivain et journaliste souhaite « faire le point » sur ce qui a mené à la situation dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui.

« C’est un livre d’inquiétudes, certainement pas de désespoir, mais pas d’optimisme non plus », dit-il.

Le naufrage, nous n’y sommes pas encore, explique-t-il, mais pour l’éviter, c’est l’Humanité qui doit se réveiller.

« Il faut sortir des sentiers battus, de la paresse intellectuelle qui prédomine », dit-il.

« L’Humanité a pris des orientations erratiques, quelque peu inquiétantes, on devrait modifier notre parcours. Où que l’on regarde on a des problèmes, que ce soit sur le plan climatique, sur les relations entre les peuples, entre les communautés humaines. »

Comment vivre ensemble ?

Centrale dans le livre d’Amin Maalouf est la question du vivre ensemble.

Le Liban, son pays natal, a essayé d’instaurer des quotas et de diviser le pouvoir entre les différentes communautés religieuses.

Un modèle qui a échoué, explique Amin Maalouf, le pensionnaire de l’Académie Française.

« Le Levant en général avait d’énormes potentialités, ils auraient pu offrir au monde un modèle de vivre ensemble ».

« Des peuples qui se battent, qui se détestent, qui n’arrivent pas à vivre ensemble… diffusent dans le monde des ondes extrêmement négatives. »

La question n’est pas se savoir si la cohésion entre les peuples est possible, mais comment y aboutir, selon Amin Maalouf.

« C’est possible et indispensable, mais nous n’allons pas dans cette direction ».

La pandémie : un aperçu du futur ?

La pandémie affecte tous les pays, mais contrairement à d’autres maux, celle-ci n’accable pas plus les pays pauvres.

« Il y a quelque chose d’étrange dans le fonctionnement de cette pandémie », note M. Maalouf. « Les grandes métropoles du tiers monde ne souffrent pas beaucoup plus que New York, Milan et Paris ».

Un impératif s’impose selon lui : penser l’avenir d’une manière globale, quitte à bousculer les habitudes acquises pendant des siècles.

« Il faut essayer de voir le monde tel qu’il est et pas seulement tel qu’on aimerait qu’il soit ».

Le Naufrage des civilisations est disponible à la Greater Victoria Public Library. Sa traduction anglaise, Adrift, est en vente chez Munro’s.

Pour assister à la conférence d’Amin Maalouf via Zoom, cliquez ici.

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