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Kuessipan : « ce film n’aurait jamais pu naître sans l’apport de cette communauté »

27 juillet 2021 | Pierre Chauvin

Deux nations qui travaillent ensemble à une même création artistique.

C’est ainsi que Myriam Verreault décrit la production et réalisation du film Kuessipan, mettant en scène deux jeunes femmes, Mikuan et Shaniss, amies inséparables, élevées dans une communauté innue du nord du Québec, et les chemins que leurs vies prennent, parfois au risque de mettre en péril cette amitié.

Car pour Myriam Verreault, il ne pouvait pas y avoir de film sans le consentement et l’appui de la communauté innue.

« J’avais envie de faire un film avec des Innus et non sur des Innus, explique-t-elle en entrevue à Radio Victoria. Je n’avais pas envie de faire une étude sociologique, mais de rencontrer les gens de cette communauté. »

Pour ce faire, elle a travaillé avec Naomi Fontaine, autrice innue du roman éponyme dont le film est inspiré.

Et une partie de l’équipe, devant la caméra, mais aussi à la technique, était Innue.

« On a formé une équipe très soudée qui se mélangeait, explique Myriam Verreault, mais en même temps on apprenait l’un de l’autre. On avait vraiment l’impression que c’était comme deux identités, deux nations qui travaillaient à créer quelque choseAlors qu’habituellement, si on parle de ces deux nations, c’est surtout dans l’opposition, des nouvelles plus difficiles ou dramatiques. »

Le film est présenté à Victoria le 28 juillet dans le cadre des soirées Ciné Franco organisées par Radio Victoria.

Partage de culture & réconciliation

Les découvertes récentes de milliers de sépultures anonymes d’enfants autochtones, victimes de la violence des pensionnats autochtones, ont ravivé au pays le débat sur la lenteur du processus de réconciliation.

Pour Myriam Verreault, ce sont les peuples autochtones qui doivent mener ce processus.

« Ce n’est pas à nous de leur dicter comment faire la réconciliation, dit-elle. »

Mais la culture, admet-elle, est un vecteur unique pour en apprendre davantage des uns des autres.

Dans le domaine du cinéma, bien qu’il n’y ait pas « d’histoires interdites » pour les cinéastes non-autochtones, ceux-ci doivent impérativement obtenir le consentement et la participation des nations concernées.

Car au final Kuessipan, c’est d’abord une histoire universelle : celle de deux jeunes filles, de leur amitié, leurs amours, leurs familles, et leurs peines.

« C’est là qu’on est capable de se mettre dans la peau d’un personnage qui n’appartient pas à notre nation ou notre identité », explique Myriam Verreault.

Mais le travail avec la communauté innue permis de donner aux spectateurs non-autochtones un aperçu de cette communauté, une porte qui s’entrouvre.

« Ce film n’aurait jamais pu naître sans l’apport de cette communauté », dit Myriam Verreault. Ils se sont approprié le film, et c’est leur film, ils le disent comme ça, et ça m’émeut beaucoup. »

Kuessipan est présenté le 28 juillet à 20 h à la Plaza Franco. Pour plus d’informations et pour réserver son billet : radiovictoria.ca/cine

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