Victoria : Le chef de la police défend son service
11 juin 2020 | François Macone
Alors que des appels à la dissolution ou à la réorganisation des services de police, à la suite de la mort de George Floyd à Minneapolis, s’élèvent un peu partout sur le continent américain, le chef de la police de Victoria et Esquimalt (VicPD) s’est dit choqué que l’idée même puisse être abordée dans la capitale.
Invité hier à présenter les chiffres et statistiques des services VicPD pour ce premier trimestre 2020, le chef de la police, Del Manak, a été interrogé lors de son audition devant le conseil municipal sur son avis concernant la réorganisation de la police.
Cette idée prend de l’ampleur, principalement aux États-Unis au sein du mouvement Black Lives Matter, pour exiger des villes qu’elles réduisent le financement de leur service de police.
« Une partie de la critique de la police va jusqu’à suggérer que les services de police devraient être abolis et remplacés par des structures alternatives », a commencé le conseiller Ben Isitt. « Je me demande si vous pourriez parler […] de la faisabilité de dissoudre VicPD et de le remplacer par une nouvelle structure ? ».
Ce à quoi le M. Manak a répondu un laconique : « c’est une chose que je ne peux imaginer dans aucune forme de réalité ».
Interrogé par plusieurs conseillers municipaux, le chef de la police a expliqué que la comparaison entre les services de police américains et canadiens n’était pas pertinente.
« Il y a certainement des choses que nous pouvons améliorer, mais je peux vous assurer que nous avons des niveaux de responsabilité et de transparence qui sont parmi les plus hauts et les plus rigoureux » a déclaré Del Manak.
La municipalité de Victoria est par ailleurs une des rares à avoir introduit dans la gouvernance de ses services de police un organe de surveillance, d’étude et de consultation.
Baptisé comité sur la diversité de la police dans le Grand Victoria, il est en charge d’évaluer et de proposer des idées pour améliorer le fonctionnement du service, la formation des agents et de promouvoir la diversité ethnique et communautaire au sein des représentants des forces de l’ordre.
Alors que les budgets alloués par les gouvernements locaux aux services de protection (pompiers et polices) sont en constante augmentation en Colombie-Britannique — 2,2 milliards de dollars en 2018, soit un quart des budgets municipaux — certaines voix s’élèvent pour demander une réorganisation de leur financement.
Kennedy Stewart, le maire de Vancouver, a appelé hier le gouvernement de la Colombie-Britannique à procéder à un audit des pratiques policières et du financement des forces de l’ordre dans la province pour déterminer si des changements sont nécessaires.